26 Septembre 2012
En réaction à l’ouverture d’un carrefour Contact, un habitant du village a réagi en publiant sur son Blog un article très intéressant. J’en profite pour le féliciter ici. Créant le buzz dans le village, il a fini par retirer l’article en question. Je n’en connais pas les raisons mais je trouve dommage que ses propos aient disparu du cyber-paysage Lalbenquois. C’est donc avec plaisir que je les rapporte à ma manière sur cette page. Si Languedefeu souhaite publier à nouveau son article, je retirerai le mien aussitôt : il faut rendre à César ce qui lui appartient !
Depuis quelques jours, un carrefour Contact a ouvert sur la commune de Lalbenque.
Ce petit village d’environ 1500 habitants est doté de tous les commerces et services indispensables : une superette, une épicerie, deux cafés dont un hôtel/restaurant, une boulangerie, une quincaillerie, un bureau de tabac, un magasin de prêt-à-porter, médecins, dentistes, tabac, pharmacie… Toutes ces petites enseignes se situant au centre du village, nous n’avions besoin de rien de plus et voilà que s’implante une de ces moyennes surfaces réputées pour leur interprétation un peu particulière du droit social français : fractionnement du temps de travail, surveillance particulière de ses salariés, salaires inversement proportionnels aux dividendes reversés à ses actionnaires… j’en oublie, mais si certains le souhaitent, ils peuvent compléter la liste.
Tout porte à croire que ce type d’enseigne propose des produits à bas prix comme leurs grandes sœurs de la banlieue toulousaine par exemple. Et bien non, en milieu rural, ce type de magasin se comporte un peu comme le coucou : je vire les autres et je prends leur nid ! L’image est bien sûr un peu grossière mais le résultat est le même : d’abord on brade les prix jusqu’à éliminer la concurrence et, en situation de monopole, la voie est libre….
Dans moins d'un an, le village risque d’être vidé de sa vie actuelle. Les mêmes qui se réjouissent aujourd’hui déploreront peut être demain la disparition de commerçants à visages humains.
C’est un pari politique risqué. Bien sûr que la majorité des électeurs trouvent aujourd’hui leur compte dans cette histoire. Mais qu’en sera-t-il demain ? A-t-on pensé aux personnes âgées ou aux personnes à mobilité réduite du centre bourg ? Comment feront-elles si les commerçants du village baissent leurs rideaux définitivement ? Qu’en est-il de cette proximité tant vantée par la gauche à une certaine époque? Le maire, aujourd’hui Socialiste, autrefois Radical de Gauche, prétend ne pouvoir rien faire. Je me souviens de Jean Lassalle, député de notre région entamant une grève de la faim pour tenter de préserver les emplois de son territoire ! Quand on veut, on peut ou du moins, on essaye ! Et si l’on a même plus envie d’essayer, c’est qu’on est usé par le pouvoir et là, il vaut mieux s’arrêter. D’ailleurs, son absence lors de l’inauguration est un aveu flagrant: tel Ponce Pilate, il s’en lave les mains ! Courage, fuyons et envoyons un adjoint ! Je me pose encore des questions quant au choix de l’adjoint pour le représenter : soit c’était le seul qui trainait là, soit c’était vraiment un petit signe narquois finement calculé, un message envoyé à je ne sais qui. Voir un élu Front de Gauche faire la promotion et vanter le mérite d’une entreprise coté au CAC 40, il fallait oser ! La chanson « Vladimir Ilitch » de Michel Sardou est toujours d’actualité: « Lénine, relève toi, ils sont devenus fou ».